samedi 15 décembre 2007

post13





































































































































Un joyeux repas / julefrokost / "the best christmas dinner, ever"
12 heures de dinner copieux, copié, schnapsé, vinosé pour tiendre debout du bout.
Rendez-vous pour cuisiner dès quatre heures de l'aprés midi et bien nippés s'il vous plait. Le dinner de noël ce soir sera hispano-franco-danois, à chacun son plat traditionnelle. A la carte, gourmandises espagnoles : charcuterie fine, lomo, serano, chorizo Rodriguez, entrée danoise : hareng, câpres sur couche de gras de porc, plat principal et dessert français siou' plé : canard confit et pruneau accompagnés de pommes dauphines et tarte tatin. Pfffffiiiouu... llenos como una bombona de butano!
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Message en live écris à minuit trente-huit : Gabo vient de rentré un peu bourré, la cheville abimée, balbutiant "que tal?" . il retire sa chaussure, et decide en titubant de se munir d'un couteau aussi gros que son bras en guise de brise-glace / piolet pour extraire quelques dents au monstre du congélot afin de mettre un peu de frais sur la bute naissante de la cheville droite du bougre.
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Huit à se partager un repas pour vingt : stratégie ultime : Ne pas se jeter sur les premiers mets. Mangeons tranquilement, douze heure de repas.
La bonne humeur des dannois, des espagnoles inimitables, la cuisine de Dora..."The best danish christmas, ever"



Almost twelve hours of an hearty, schnapsy and winy meal.
Meeting at 4:00 pm and well-dressed please. The christmas dinner tonight is spano-franco-danish, typical meals for each of these nationalities. The menu :
- Spanish greeds : a plate of cold, mixed meats (lomo, serano, chorizo, Rodriguo, Gonzalo...)
- Danish starters : herring, caper on a porc fat lay with differents sauces and creams (still in Shakira's room, turning green with animals on it...)
- French main meal : preserved duck with prune and apple pie (Milou). Pfffffiiiouu... llenos como una bombona de butano!
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Live message written at 12:38 am : Gabo is just coming back a little bit borracho, stuttering with an hurt ankle, take out the damned shoe, take over a knife as big as his arm by way of ice-breaker in order to extract some teeth to the "frizzer-monster" to salve his pain with ice. Gabo, Harpo, Grucho...
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Eight people to share a meal for twenty. Main self advice : do not jump on the food right now even though if you didn't eat today. Eat softly. Enjoy, we take our time.
Cheerful danish, inimitable spanish, Dora's cuisine... "The best danish Christmas, ever"
ps : Happy christmas to all the unfrench people who used to look at the pictures without any meaning, we wish you all the best and more.























































vendredi 14 décembre 2007

post12








Des diners et de la Suède.
Mirco et Chloé (pleine de grass) pour des lasagnes à la maison : au poil pour notre rital qui prends l'herbe pour du thé et le thé pour du café ; Finalement les lasagnes avaient peut être un gout de tarte à la fraise...
On a vu le retour des anciens locataires pendant près d'une semaine (quelques espingoins supplémentaires ) plus on est de fou plus on cris...
Un nouveau voyage improvisé à Malmö Suède toute proche avec Leo et m'zelle Andréa pour l'expo de David Shrigley à la Kunsthalle et joli petit diner avant de rentrer dans l'autre pays.
Et enfin JULEFROKOST (christmas dinner) Le premier d'une longue série. Chez Sebastian chacun amène quelque chose à boire, à manger et tout ce passe joyeusement entre les sushis, le chou, le baby foot, les gars qui ont des têtes en télé, une bande de "marica" qui boivent de la cachasa et un super man en plastique volant : joyeux khanuka ou autre.















Parler à l'italienne, le fléau












David Shrigley s'expose à Malmö :
















































Bonhomme de chevet













De retour chez eux :



Quatre jours de repos minimum aprés la vague espagnole, quoiqu'un peu plus équilibrées puisque Sophie de la France des Vosges les accompagna... Huit à la maison.












Sebastian, premier à dégainer :


















Daft Manu Punk






























wunderbar man, le vrai.
Il n'a qu'un defaut, il ne peut pas se poser au sol. Mais il reste le plus grand des super-heros allemand.
















Le tinois daponais aime la bière. (Yoshi les bons sushis)





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C’est un «vieil homme de la vieille droite», comme il dit, qui semble avoir subitement égaré ses certitudes. Un notable bourguignon qui porte beau la casquette Sherlock Holmes, vouvoie son épouse, mais se met à dire des jurons la voix gonflée de colère. Un employeur qui ne comprend pas pourquoi on lui a «enlevé» son salarié. Un monsieur qui pleure un ami. Michel Millet, riche propriétaire de vignes sur la côte chalonnaise, avait rencontré Benali Sahnoune en 2005, via une de ses connaissances parmi la communauté harki.

Métier. Millet est un ancien officier de l’armée française en Algérie. Il en a conservé un vocable suranné aux accents plus paternalistes que colonialistes à l’égard de la communauté arabe. Benali Sahnoune, algérien, était alors clandestin en France, il n’avait pas de boulot. Millet l’a fait embaucher sur le domaine viticole de sa fille. Petit à petit, le travailleur clandestin a appris le métier de la vigne. Il a commencé par trier les sarments, puis se familiarisant, il a appris à les attacher, à ébourgeonner, à tailler… «C’est un bon vigneron», dit Michel Millet. Mais, la semaine dernière, alors qu’il se rendait sur le domaine de Châtenoy-le-Royal (Saône-et-Loire), Benali Sahnoune a été arrêté sur la route par les gendarmes et emmené au centre de rétention administrative de Lyon. Il doit être expulsé d’un jour à l’autre vers l’Algérie. Michel Millet a d’abord été en colère. Puis il a pleuré. L’histoire de Benali Sahnoune se confond avec celle des milliers de clandestins expulsés chaque année. En 2002, il a fui le nord-ouest d’Alger, région sinistrée par la guerre civile, laissant sur place femme et enfants, pour espérer trouver un travail en France. Il a rejoint Chalon-sur-Saône, où son père est installé depuis 1962, sa mère et ses frères et sœurs (français, eux) depuis une quinzaine d’années. Il s’est vu refuser, comme la plupart des Algériens, le statut de réfugié. A quand même trouvé du boulot. Déclaré. Il pensait que cela plaiderait pour sa régularisation. Il s’est trompé.

Lors de son arrestation, il a montré ses feuilles de paie, ses cotisations à la Mutuelle sociale agricole… «Ils m’ont dit que ça ne servait à rien.» Benali Sahnoune est résigné. Michel Millet, son employeur, n’y arrive pas. Benali Sahnoune sait que «c’est comme ça». Michel Millet ne le savait pas. Cet homme de 73 ans vient de découvrir une France qu’il ne connaissait pas. Celle «des humiliations» et «du mépris». Comme sa fille, il a été convoqué chez les gendarmes. Il lui a été signifié qu’il pouvait être poursuivi pour «aide à l’entrée, au séjour et à la circulation d’un étranger en situation irrégulière». Le procureur n’a pas voulu donner suite. Mais Michel Millet n’est pas dupe : «On est une famille de notables convenables, cela explique.»

Quelques jours après l’arrestation de Benali Sahnoune, il s’est rendu avec Zerka et Amoulkeir, les deux sœurs de Benali, au centre de rétention administrative de l’aéroport de Lyon. Après deux heures de route, ils ont sonné au centre de rétention. On leur a demandé d’attendre sous le vague Abribus qui fait office de salle d’attente. Au bout de trois quarts d’heure dans le froid, croyant avoir été oubliés, ils ont resonné. Les policiers sont sortis, leur ont fait comprendre que leur impatience était de mauvais aloi. Ils ont été sanctionnés d’une privation de visite et sont repartis à Chalon. La colère au ventre. Avec un accent bourguignon comme on n’en entend plus, le «r» roulant et traînant, Michel Millet peste contre «cette droite de cons».

Curieux trio. L’ancien président local de la CGPME (le très droitiste syndicat des petits et moyens patrons), qui fréquente le ban et l’arrière-ban des notables chalonnais, a des gros mots pleins la bouche contre la politique d’immigration de la France, la politique tout court et ses représentants. A sa femme qui s’inquiète de le voir sortir de ses gonds face à la presse, il répond : «Ne vous inquiétez pas Geneviève, je sais que je parle à un journal de gauche, je prends toutes les précautions d’usage.» Les sœurs de Benali sourient. Parfois le taclent sans ménagement.

Curieux trio que ce monsieur aux allures de gentleman-farmer version bourguignonne de la IIIe République et ces deux jeunes femmes portant le voile et le verbe haut. Ils sont retournés ensemble mercredi au centre de rétention pour un dernier au revoir à Benali. Cette fois-ci, ils ont pu entrer. Ils lui ont apporté sa valise et quelques cadeaux pour la famille au bled. Ils ont droit à vingt minutes d’entretien. Dans la salle aux murs blafards, personne n’arrive vraiment à parler. Michel Millet répète :

«C’est ridicule tout ça.»





(Lu dans libé)